La France semble avoir oublié de fêter un évènement qui a pourtant fortement influencé son histoire récente.
Il y a 60 ans, le Général De Gaulle arrivait au pouvoir et mettait en place la Vème république, notre république actuelle.
Un peu d’histoire :
Nous sommes en mai 1958, les divisions de la classe politique sur la question algérienne et une Assemblée Nationale sans majorité aboutissent au blocage des institutions. Cinq gouvernements se sont succédés en moins de deux ans.
Le 13 mai, à Alger, un coup de force conduit par des généraux d’Algérie institue un « Comité de salut public » hostile aux autorités françaises légales.

Le 1ier juin, les parlementaires accordent l’investiture au Général de Gaulle qui apparaît comme le recours qui permettra d’éviter un coup d’état. Le Gouvernement de De Gaulle reçoit les pleins pouvoirs de l’Assemblée et doit mettre en place de nouvelles institutions.
Ayant en mémoire la façon dont le maréchal Pétain s’était attribué les pleins pouvoirs en 1940, De Gaulle établira un projet de constitution respectant cinq principes
- le suffrage universel est la seule source du pouvoir ;
- le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif doivent être effectivement séparés afin que chacun assume la plénitude de ses attributions ;
- le Gouvernement doit être responsable devant le Parlement ;
- l’autorité judiciaire doit demeurer indépendante ;
- la Constitution doit permettre d’organiser les rapports de la République avec les peuples associés. Le 28 septembre, la nouvelle constitution est adoptée par référendum, 80% des électeurs se prononcent en sa faveur.
La Ve République est promulguée le 4 octobre 1958.
Beaucoup d’humour :
C’est surtout le retour de De Gaulle au pouvoir qui inquiète de nombreux français : Ne va–t-il pas se comporter en dictateur ? Que va devenir la démocratie ? Notre Marianne, symbole de la République ne sera-t-elle pas bafouée ?
C’est dans ce contexte que Barthelemy Tornior va écrire une lettre dans laquelle, Marianne, la figure symbolique de la République française s’adresse au Général De Gaulle .
Voici cette lettre qui se révèle satirique, ironique, caricaturale…un morceau d’anthologie bien ancré dans l’histoire de la France de cette époque.
Lettre de Marianne au Général De Gaulle,

Tu me fais mal, tu m’serres trop
Que tu m’adores, que tu m’aimes
Et que dans ton ardeur extrême
Tu préfères mes pectoraux
A ceux de Brigitte Bardot
Je te comprends, mais tout de même
Vas-y mollo.

Si je grimpais sur une chaise
Je serais beaucoup plus à l’aise
Pour contempler ton fier profil
Car depuis qu’à ton doux babil
Je ronronne et je m’abandonne
Je ne connais de ta personne
Que le nombril.

Chaque fois que ta voix m’appelle
Je fais des sauts de sauterelle
Pour t’embrasser sur les deux joues
Et me suspendre n’importe où
A ta nuque, A tes omoplates
Mais tu es si haut que je rate
Chaqu’ fois ton cou.

Pompidou qui est plein de zèle
A beau faire la courte échelle
Et me pousser à bras tendus
Par mon endroit le plus charnu
Vers ton képi qui me surplombe

Rien à faire, je lui retombe
Toujours dessus.
O tonton salut, toi ma planche
Il faudra bien que tu te penches
Si tu veux que d’un saut sportif
Et dans un geste décisif
De mes mains tendues qui te cherchent
Je puisse enfin, comme une perche
Saisir ton pif.
Avec ta tête Hexagonale
Et ton extrémité nasale

La France, c’est un fait certain
Que tu la représentes bien
Si bien que lorsqu’il se profile
On prend ton nez pour la presqu’ile
Du Cotentin.
Barthelemy Tornior
Et en commençant l’année 2019 ?

Et aujourd’hui, ton successeur
Veut aller vite dans le brouillard
Les gilets jaunes n’sont pas trouillards
A moi aussi, ils font bien peur
Dans un monde qui va bien vite
La France n’doit pas tomber dans le vide
François Lenglet
60 ans après:
Et aujourd’hui, ton successeur
Veut aller vite dans le brouillard
Les gilets jaunes n’sont pas trouillards
A moi aussi, ils font bien peur
Dans un monde qui va bien vite
La France n’doit pas tomber dans le vide
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