Le Comté de Nice : un territoire âprement disputé

Peuplé dès le 9ème siècle avant notre ère par des ligures, Nice fut fondé par les grecs de Massilia (Marseille) au 5ème siècle avant J.C. sur la colline du château (Nikaia Victoire). En l’an 7 avant J.C., les romains créent le département des Alpes Maritimes et exerceront leur domination sur la région jusqu’en 476, date de la chute de l’empire romain d’occident.
La Provence et Nice sont alors soumises à de nombreuses dominations : rois barbares, souverains carolingiens, sarrasins, catalans puis angevins.
1388 : dédition à la Savoie.

1388 Dédition de Nice à la Savoie

L’appartenance à la Provence durera jusqu’en 1388, date de la dédition* à la Savoie, opérée dans le cadre de la guerre de succession de Provence après la mort violente de la Reine Jeanne. La Provence orientale, à l’est du fleuve Var, composée de la ville de Nice, de la cité de Puget-Théniers et des vallées de la Tinée et de la Vésubie se constitue alors en        « Terres neuves de Provence » jusqu’en 1526, date où ils prirent le nom de « Comté de Nice ».
Parmi les principales dispositions de cette dédition le comte de Savoie s’engage solennellement à ce que tous les privilèges accordés jadis à Nice par la reine Jeanne et les rois Charles et Ladislas soient maintenus; de même il est expressément indiqué que le comte de Savoie ne pourrait jamais céder le Pays de Nice au comte de Provence ou au roi de France, pas plus qu’à aucun autre seigneur, hors le retour à l’ancien souverain, le roi Ladislas.

1543/ 1793: affrontements entre la France et la Savoie.


Au XVIème siècle, les rois de France Charles VII, Louis XII et François Ier dirigent des guerres en Italie et cherchent à reprendre Nice.
En 1523, François Ier promet de renoncer aux droits de la couronne de France sur Nice mais en 1543 ses troupes assiègent Nice avec l’aide des troupes turques de Soliman le Magnifique. La ville est prise en vingt jours mais à la suite des derniers défenseurs du château, emmenés par l’héroïne niçoise Catherine Ségurane, Charles Quint et Charles III de Savoie poussent les turcs à se retirer d’une ville dévastée.
La guerre entre la France et la Savoie reprend au cours du XVIIème siècle et le comté de Nice est occupé par la France de 1691 à 1697. En 1706 Louis XIV assiège à nouveau la ville et ordonne une destruction complète du château mais en 1713, Nice et son comté retournent à la Savoie par le traité d’Utrecht qui marque la fin de la guerre de succession d’Espagne.

1793/ 1814 : rattachement à la France.
En 1793, les troupes révolutionnaires françaises entrent dans le comté de Nice et la Convention nationale décrète que ce comté formera provisoirement un 85ème département dénommé « Alpes Maritimes » qui aura le fleuve Var pour limite occidentale.

1814 : restauration de la souveraineté Sarde.
En 1814, à l’abdication de Napoléon Ier, le roi Victor Emmanuel Ier restaure la souveraineté sarde sur le comté de Nice.

1860 : annexion du Comté de Nice à la France.

1860 Scrutin pour l’annexion de Nice à la France

En 1858, lors de l’entrevue de Plombières, Napoléon III demande à Cavour et Victor Emmanuel II le retour du duché de Savoie et du comté de Nice à la France en échange de son soutien dans leur guerre contre l’Autriche ; cet échange sera confirmé le 24 mars 1840 par le traité de Turin puis approuvé par la population du Comté. Le 14 juin 1860, les troupes impériales françaises entrent dans Nice et l’annexion est célébrée
Le circondario di Nizza devient français. Divisé en un arrondissement de Nice et un arrondissement de Puget-Théniers, et augmenté de l’arrondissement de Grasse détaché du département du Var, il forme dorénavant le nouveau département des Alpes-Maritimes.

Nice vu du ciel

Le fleuve Var qui délimitait la frontière orientale du département du Var se trouve désormais en plein cœur du département des Alpes maritimes et ne coule plus du tout dans le département qui porte son nom.
Le traité de Turin conserve dans le giron italien les localités de Tende, La Brigue, et de plusieurs hameaux dont Mollières et Morignole parce qu’elles sont des réserves de chasse favorites du roi Victor-Emmanuel II (quoi qu’on ait suspecté à cela des objectifs militaires, la nouvelle frontière étant difficilement défendable par la France). Toutes ces localités finiront par devenir françaises à l’issue de la Seconde Guerre mondiale par le traité de Paris (1947), dernier ajout majeur au territoire national français et au département des Alpes-Maritimes

*dédition : Charte permettant d’obtenir une protection militaire et juridique. Elle exprime également le souhait de préserver les privilèges de la ville et le désir d’obtenir de la maison de Savoie de nouveaux avantages.

Jean Claude Grattarola    02/2017

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