1940, La bataille de France au jour le jour, le Lieutenant François LENGLET au cœur de la débâcle-4

Partie 4 : La débâcle, la fuite vers Dunkerque du 25 mai au 01 juin  1940      

Le 25 mai, après avoir essayé avec le 16ième R.A.D.A. de freiner l’avancée allemande le long de la Sensée, François Lenglet est de retour près de son état-major, dans la région de Douai. L’angoisse est à son paroxysme car, non seulement, il sait maintenant que les Allemands sont à Boulogne, et donc, que la fuite vers Dunkerque et l’Angleterre est bien compromise, mais d’autre part, son rôle dans l’armée française reste incertain : son commandant, le colonel Kamps, « ne comprend rien à sa nouvelle affectation »

Il ignore trois informations capitales:

La première concerne les troupes Britanniques qui ont décidé, vers le 20 mai, de quitter la France en embarquant à Dunkerque.   Elles accélèrent leur repli vers le nord et commencent à faire sauter les ponts sur la Deûle entre Lens et Lille.

mai 1940 Soldats Allemands en route vers Dunkerque

La seconde concerne les Allemands qui veulent empêcher les Britanniques de rembarquer vers l’Angleterre, c’est la 10e Panzerdivision qui doit s’emparer de Dunkerque. Mais l’état-major allemand a perdu beaucoup de blindés autour d’Arras et de Lille et hésite avant de donner l’ordre aux blindés (Panzers) d’avancer, ils estiment que leurs troupes très dispersées sont en danger. Ces quelques heures de répit ont permis aux Britanniques d’envoyer des troupes depuis l’ Angleterre dans les ports de Boulogne, Calais et Dunkerque pour les protéger. Ces renforts sont arrivés le 22 mai dans la soirée et commencent à se retrancher solidement.

La troisième concerne Dunkerque :  les écluses autour de la ville ont été ouvertes pour assurer une inondation défensive de la ville. 25 000 hectares vont se recouvrir d’une eau saumâtre. Le Dunkerquois se transforme ainsi en une sorte de lagune dont la profondeur peut aller jusqu’à 2,4 mètres rendant difficile la pénétration des troupes allemandes.

François Lenglet est finalement, affecté à l’état-major du 104 R.A.L., il est chargé d’organiser la retraite de ces troupes.

Ils reprennent la route vers le nord.

Il écrit« le repli prévu s’effectuera plus au Nord et apparaît dès maintenant assez difficile »

Les mitraillages incessants des chasseurs ennemis et la faiblesse des batteries de D.C.A. lui font écrire « Il faut de la constance pour croire encore au rétablissement du sort de nos armes ».

Le 28 mai, il apprend que l’Armée belge a déposé les armes sans prévenir ses alliés. Il considère que la route de Dunkerque est désormais fermée et qu’il peut dire adieu à l’embarquement sauveur.

Ce même jour, face à la situation désespérée, il « brûle ses papiers » pour que, s’il est fait prisonnier, les Allemands aient un minimum d’informations.

Mais, curieusement : « A 22h, l’ordre est donné de rejoindre Dunkerque ».

Le 29 mai, il obéit aux ordres et prend la route au volant de son break à 4h du matin, il va en fait, emprunter l’étroit corridor d’à peine 15 kilomètres de large, défendu avec acharnement par les troupes alliées pour permettre la fuite des troupes anglaises. Il traverse la Belgique puis rejoint la cote, sans encombre, à Ghyvelde à la frontière belge.

mai 40 Dunkerque Soldats anglais croisant des pompiers français

De fait, ayant résidé à Dunkerque avant la guerre, il a la chance de bien connaître la région et de pouvoir contourner les obstacles. C’est ainsi qu’il évitera les barrages des Anglais « qui arrêtent impitoyablement tous les convois pénétrant en Flandres ».

Il va même retrouver une amie de la famille : Mme Compagnon « qui va (leur) offrir un excellent réconfort »…et un bon repas.

mai 40 Dunkerque en ruine , « fûts de cheminées- candélabres »

La nuit tombée, il part en reconnaissance vers Malo les Bains et « quel spectacle : maisons réduites littéralement en poussières…il ne reste de-ci, de-là que le fût des cheminées-candélabres obscurs de ce cimetière apocalyptique ».

Il subit l’attaque d’un avion isolé et va devoir « s’aplatir sous une auto ».

 Il trouve, malgré tout, un commandant de la Marine qui va confirmer le départ vers l’Angleterre, et, préciser les lieux et modalités d’embarquement.

Le 30 mai, il se heurte aux problèmes de ravitaillement : « Bredouille-que le biscuit de guerre est délicieux ».

 La journée est consacrée au déplacement à pieds du régiment vers la plage de Malo, ils découvrent au bord de la mer un horrible spectacle et subissent les incessants bombardements des Allemands : « toute la zone des dunes où s’accumulent les débris humains de l’armée est bombardée « à la femme saoule » par canon alors que les péniches du génie s’avancent vers la plage »

Plusieurs incidents montrent une « grande nervosité dans l’atmosphère »

Malheureusement, le départ est reporté et le régiment doit s’éloigner des bords de mer.

Le 31 mai et le 1ier juin sont des journées d’attente, d’incertitude et d’inquiétude. François Lenglet va assister : « aux attaques des navires en rade de Dunkerque par un défilé de bombardiers piqueurs et les grands effets de la DCA » Finalement, le 1ier juin, à 14h30, c’est le « départ à pieds, sac au dos pour l’extrémité Est de la jetée…Nous abandonnons la plus grande partie de nos effets personnels mais chacun de nous est chargé d’une lunette de la section S.O.M. »

mai 40 Avion Hudson Loocked au dessus de Dunkerque en feu

Arrivés sur la plage, nouvelle scène d’horreur : « sur le sable, gisent des soldats anglais noyés et tout noirs parmi un fouillis d’épaves de toutes sortes »

De 18h à minuit, « nous progressons lentement sur le sable …pendant que les batteries de côte tiennent les Allemands en respect »

« Nous nous engageons sur la jetée Est, accolés à des colonnes anglaises et françaises… »

« Brusquement, l’entassement des hommes se dégage- les navires sont là ! Il est minuit quand j’embarque sur le destroyer anglais « Icarus» .

« Nous sommes échappés de la souricière ».

François Lenglet et ses compagnons vont donc rejoindre le port de Douvres en Angleterre et pouvoir continuer le combat.

Cette opération menée par les Anglais a pour nom de code Dynamo, nom donné à la salle de commandement des Anglais située dans le château de Douvres. Elle s’achèvera le 4 juin par l’occupation complète de Dunkerque par les Allemands.

Le « miracle de Dunkerque » s’achève dans les larmes et le sang. Son bilan est dramatique : si 340 000 soldats dont 123 000 Français sont sauvés, il y aura 5000 soldats tués et 35 000 Français faits prisonniers.

Outre les navires de guerre anglais, 700 navires de toutes origines, les « little ships » participeront à l’évacuation. Les Allemands détruiront 112 bateaux anglais et 123 français.

Dunkerque Jetée Est d’embarquement

Notes du Lieutenant  François Lenglet 

Partie 4: La débâcle, la fuite vers Dunkerque du 25 mai au 01 juin  1940      

Samedi 25 mai

J’ai vu le colonel Kamps qui ne comprend rien à ma nouvelle affectation. J’apprends que notre section de transport a pu s’échapper. Le Commandant Doguin et le Lt. De Bergh sont passés à l’Armée hier.

A midi, ma situation se précise : je rejoindrai le 104è R.A.L. (Régiment d’Artillerie Lourde) où le colonel Richard m’affecte au 3/104 Etat Major (Cdt.Hivernage). J’ai trouvé le 104 à Masny après l’avoir cherché à Auberchicourt.

Pas d’incident- Après deux jours de voyage, nous aboutissons à 7 ou 8 km de notre point de départ.

Le soir, je vais reconnaître le PC du 3/104 à Faumont – mais nous passons la nuit à Masny.

Activité intense des deux artilleries et, dès l’aube, de l’aviation ennemie.

Dimanche 26 mai.

Je me lève à 9h !

A 10h30, le M.d.L. Durand nous rejoint après de longs périples dans le département. Il est parti de Reneseure et a été dirigé sur nous par le Centre de Seclin et le 5è. C.A. De ses déclarations, il résulte que les éléments du 161è. R.A.P. (Régiment d’Artillerie de Position) IIème groupe n’ont pas réussi à gagner le sud de la poche ennemie et se replient vers les Flandres.

Une tête de pont ennemie s’est formée à Bouchain et, malgré une contre-attaque, elle n’a pas pu être réduite.

A 10h, on prévoit un repli sur Mons en Pévèle.

A 16h 15, on apprend que l’ennemi a percé sur Carvin et Camplin en Pévèle- Le repli prévu s’effectuera plus au Nord et apparaît dès maintenant assez difficile.

A 18h15 et 18h 35, bombardement en piqué et mitraillage par trois avions à 800 m de nous.

A 18h40, ordre : le 2è groupe se rendra près de Vieux Berquin.

A 20h 30, départ du régiment pour Sainghin par Pont à Marq et Seclin.

Arrivée à 4h30 sans incident.

Lundi 27 mai

mai 1940 Nord France Véhicules militaires sabordés et abandonnés

A Sainghin, des éléments d’une D.L.M. (Division Légère mécanique) nous informent qu’ils se disposent à abandonner le terrain , au cours de la journée. Le régiment rejoint immédiatement Armentières .

Arrivée à 7h.

A 11h, nous y sommes mitraillés par des Messerschmitt volant bas – Pas de résultat

Il est 17h30 – le régiment n’a pas pris position. Je suis assis près d’un blockhaus de l’autre guerre aux environs de fort d’Englos.  C’est la ronde infernale, derrière , Haubourdin -Lomme sont en feu.

Devant , toute la vallée de la Lys disparaît dans la fumée âcre. Les chasseurs ennemis mitraillent en piquant avec leur bruit de sirènes. Quelques batteries de D.C.A. (Défense Contre Aéronef) tirent encore, comme elles peuvent.

Il faut de la constance pour croire encore au rétablissement du sort de nos armes.

A 18h30, le régiment part pour Le Doulieu- je suis, avec le break ,l’itinéraire Erquinghem, Croix du Bac, le Pt. Mortier, Le Doulieu.

mai 1940 Vallée de la Lys Soldat français tué

Les routes sont encombrées de convois.

Nous stationnons jusqu’à 22h près d’un groupe de 105è court, qui s’en donne à cœur joie. Mais l’ennemi a percé par la Forêt de Nieppe.

Nous couchons dans une ferme entre le Doulieu et Steenverck à Le Verrier.

Dès le début de la nuit, je rêve qu’il est urgent de prendre la direction d’Ypres au point que je me lève pour m’assurer que les voitures du 104 sont encore là.

Mardi 28 mai.
Le présage de la nuit s’affirme moins démoralisant que la situation réelle du matin.

L’Armée belge a déposé les armes- Fermée la route de Dunkerque et de l’embarquement sauveur.

mai 1940 Général allemand Gudérian en débriefing


A 8h30 Bailleul est bombardée- mais une DCA encore énergique abat un bombardier -Douce satisfaction- mais la nuée n’en est pas moins compacte.
A 10h00, la résistance se manifeste de loin par quelques rafales de nos mitrailleuses, de nos canons qui partent vers les ponts de Sailly ou Merville avec beaucoup de précaution car nous ne savons pas très bien où se trouve la limite entre troupes amies et les troupes ennemies…
Nous attendons ! Quoi ?
Devant mes yeux, le paysage calme et opulent de la vallée de la Lys- Bailleul à peine reconstruite et de nouveau saignante – Méteren et, au loin, Strazeele -Les Monts des Flandres se sont cachés dans la brume, fermant les yeux sur l’affreux désastre qui se consomme.
A 14h, la défense rapprochée du Q.G. du 5è corps, qui est venu nous rejoindre dans notre ferme avec le Général Altmayer ,s’organise.
Nous brûlons nos papiers
Il pleut et les environs sont très calmes.
A 22h, l’ordre est donné de rejoindre Dunkerque.

La sortie du parc est laborieuse.
Départ à 23h30- Désordre indescriptible dans la colonne infinie qui remonte vers le Nord.


Mercredi 29 mai.
A 4h, nous ne sommes pas encore entrés dans Bailleul- Les Boches nous tirent au canon, deux tués et quelques blessés au passage à niveau de Bailleul. Je reconnais un itinéraire dégagé et avec mon break, je remonte aux Moeres par la Belgique sans aucun ennui sérieux.

mai 1940 canon anti-char français


Nous arrivons à Ghyvelde à 10h avec notre Break, malgré les Anglais qui arrêtent impitoyablement tous les convois pénétrant en Flandre.

Nous retrouvons mon amie Jocelyne Compagnon chez sa mère. Elle va nous offrir un excellent réconfort. Depuis bien longtemps nous n’avions absorbé si délicieux bouillon, ni mangé si bon pain ! Merci Mme Compagnon. Mais notre frayeur et la nervosité de Jocelyne me rappellent douloureusement la situation de Gisèle et de Paulo.

Calme invraisemblable- Voitures innombrables abandonnées, pillées aussitôt par la troupe et les civils. Je dois établir une garde sévère autour de ma voiture.

A 14h, je prends une bicyclette et vais faire la reconnaissance à Bray Dunes-Zuydcoote -Rosendael.

La rue du Four à chaux est intacte mais la pâtisserie est rasée complétement- La rue de la Mairie est presque complétement détruite, l’église est coupée en deux.

A 17h, en rentrant par Tétéghen et Uxem, je rencontre les camarades du 104: rassemblement prévu à Uxem à 19h30.

Adieux émus à Mme Compagnon.

Le Break ,qui nous a rendu tant de services, et, nous a conduit sans accroc sur les routes du Nord et de Belgique, refuse de partir.

Nous nous rabattons sur un autobus parisien, y chargeons le matériel essentiel et nos paquetages.

A 22h, sur l’ordre du Commandant Hivernage du 3/104è nous allons avec quelques officiers en reconnaissance à Malo et le Bastion 32 dans ce véhicule bizarre.

Arrivés à Malo, quel spectacle, des futs de cheminées restent seuls, debout parmi les maisons réduites, littéralement, en poussière. Destruction systématique par explosifs et incendie.

Il ne reste, de ci de là, que le fût des cheminées -candélabres obscurs de ce cimetière apocalyptique. 

Nous trouvons au Bastion 32 au Front de Mer des Chantiers de France un commandant de la Marine qui nous donne tout renseignement sur les modalités d’embarquement : en principe de nuit au port de Dunkerque par groupes de 250 hommes et sur ordre.

Nous devons nous aplatir sous une auto au moment où un avion isolé joue à la bombe dans ce secteur des Chantiers de France.

Nous rentrons à Uxem à 2h sans autre incident.

Si je n’avais été lié au 104, il est certain qu’avec mes quelques hommes nous nous serions rendus directement au port pour tenter l’embarquement la nuit même.

Jeudi 30 mai.

Très mal dormi dans notre autobus. Nous avons été dérangés constamment par des importuns, pillards et autres.

A 8h, je vais à la chasse au pain : au moulin de Téteghem puis à Téteghem même auprès de l’E.M. du Secteur fortifié des Flandres.

Bredouille- que le biscuit de guerre est délicieux !

A 10h, départ de tout le régiment pour Malo. Terminus en vue de l’embarquement. L’autobus transporte tout notre matériel et les éclopés du 104.

A 15h20, on prévoit l’embarquement pour le lendemain à 8h.

mai 1840 Malo les Bains soldats britanniques tirant sur avions allemands

A 18h30, toute la zone des dunes où s’accumulent les débris humains de l’armée est bombardée  » à la femme saoule » par canon alors que les péniches du génie s’avancent vers la plage.

A 20h, revue des éléments du 5è CA à peu près remis en ordre par le général Altmayer. Quelques minutes avant le rassemblement, des obus tombent près de la route – un soldat tue alors un enfant de 3 ans tué dans ………. en face à 30m. Désespoir de sa mère ….. Dans les bras d’un capitaine.

Grande nervosité dans l’atmosphère.

Le Capitaine Combeau du 104 tire son révolver, tue un chien traîné par des soldats, immobilise une voiture qui double la colonne – en fait descendre un officier qui avait fait disparaître ses galons – mais le rassemblement tient en bon ordre sur ses nerfs. Quelques mots du Général Altmayer et dislocation.

A la tombée de la nuit, l’ennemi bombarde par canon toute la région côtière. Vers minuit j’emmène Suberville à 500m plus au sud au passage à niveau de Leffrinckouke.    Nous y sommes assez tranquilles et dormons quelque peu dans un camion puis à même le sol.

Vendredi 31 mai.

Le matin, point question encore d’embarquement- On établit les listes

mai 1940 Malo les Bains soldats tués canons anti aérien

A 9h, je vais à la recherche des éléments du 161è et les retrouve à l’extrémité de l’Avenue de la mer. Ils sont exténués, et, bien heureux de trouver, dans leur nouveau PC, de quoi se laver et un peu de nourriture.

La nuit passée dans notre autobus a été bonne dans l’ensemble -La région reçoit des coups de canon partis d’au-delà de Bray Dunes, Ghyvelde.

Réveil en fanfare ! Attaque des navires en rade de Dunkerque par un défilé de bombardiers piqueurs, grands effets de DCA. Un avion probablement atteint mais aussi un torpilleur qui donne de la bande en face de Zuydcoote .

10h30 Deuxième vague de bombardiers accompagnés de chasseurs- Festival de DCA et de bombes qui font trembler le sol.

11h15 Nous sommes bombardés de l’Est par du 105 qui tombe surtout au carrefour de Terminus (A 11h combats entre avions Anglais et Boches : 2 boches abattus : l’un en mer, l’autre coupé en deux dans les dunes de Wals Centre)

12h45, Nouvelle vague de bombardiers Junker et de bombardiers en piqué-La DCA tire bien mais sans résultat appréciable. Bombardement de la route de Franes et du port.

La rade est vide de tout navire flottable mais la plage est couverte d’épaves.

13h, Nous nous attendons à partir d’un moment à l’autre

mai 1940 Malo les Bains Soldats français en attente sur la plage

14h30, Départ à pied, sac au dos pour l’extrémité Est de la jetée. Nous abandonnons la plus grande partie de nos effets personnels mais chacun de nous est chargé d’une lunette de la Section S.O.M.

De ci, de là, sur le sable, gisent des soldats anglais noyés et tout noirs parmi un fouillis d’épaves de toutes sortes.

16h40, Marmitage en piqué très impressionnant des navires et de l’entrée du port.

18h00, Arrêt face au Casino -12 bombardiers nous survolent -Pas de jet de bombes

L’entrée du port reçoit des obus de gros calibre.La moitié des établissements entourant le Casino et le Casino lui-même sont complétement détruits par l’incendie.

De 18h à minuit, nous progressons lentement sur le sable pendant que les batteries de côte, elles aussi retournées, tiennent les Boches en respect.

Ce qui n’empêche pas de recevoir, de temps à autres, un bel arrosage de fusants.

Nous nous engageons sur la jetée Est, accolés à des colonnes anglaises et françaises, quelque peu mélangées ,mais, en bon ordre en de telles circonstances.

31 mai 1940 Dunkerque Soldats français sur la jetée Est d’embarquement

Le 22è tirailleurs perd cinq tués- Quelques cadavres gisent sur la jetée.

Brusquement, l’entassement des hommes se dégage-, les navires sont là !

Il est minuit quand j’embarque sur le destroyer Anglais « Icarus« , Lieutenant Commander   Bertram Faunthorpe qui s’est illustré déjà à Narvik.

Nous sommes échappés de la souricière !

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